Votre chien se gratte constamment ? Votre chat présente des problèmes de peau récurrents ? Si vous suspectez une allergie alimentaire ou une intolérance, il est important de comprendre qu‘il ne s’agit pas de la cause la plus répondue de ces symptômes. Loin de là d’ailleurs. Pourtant, que ce soit sur ce blog ou dans le groupe facebook, les allergies alimentaires sont souvent les plus suspectées, à tort bien souvent.
Une Réalité Statistique Surprenante
Contrairement aux croyances populaires (ou à la mode), les allergies alimentaires ne représentent qu’environ 5% des cas d’allergies chez nos chiens et chats. Cette statistique, issue des études profondes (sur des millions de cas) de l’hôpital vétérinaire Banfield (Floride, États-Unis), nous révèle une hiérarchie claire :
- 70% : Allergies aux puces et parasites externes
- 25% : Allergies environnementales
- 5% : Allergies alimentaires
Et pourtant, lorsqu’on demande à des personnes dont le chien ou le chat souffre de démangeaisons, de grattage ou de léchage si la source du problème pourrait être liée aux puces, la réponse est fréquemment : « Non, il/elle a été traité(e) ! ».
Or, deux points importants sont souvent méconnus :
Un traitement anti-puce, bien qu’essentiel, n’est pas toujours totalement efficace pour éliminer toutes les puces. Des erreurs d’application, des résistances locales ou encore des infestations dans l’environnement peuvent limiter son efficacité.
L’allergie aux puces, causée par leur salive, peut déclencher une réaction inflammatoire persistante. Elle continue bien après l’élimination des parasites, car une seule piqûre peut suffire à provoquer des démangeaisons intenses sur une longue durée.
Précisons que, lorsqu’il s’agit d’allergies ou d’intolérances alimentaires, les tests salivaires ou sanguins sont généralement peu fiables (faux positifs, faux négatifs, réactions croisées), avec des résultats proches de la roulette russe. Seul un test d’élimination alimentaire rigoureux, réalisé sous la supervision d’un vétérinaire, permet d’obtenir une réponse fiable et précise.
Allergie vs Sensibilité : Ne Confondons Plus !
Pour comprendre la différence, prenons un exemple simple :
- Une allergie ressemble à une allergie aux cacahuètes chez l’humain : la réaction est immédiate et potentiellement grave. Elle implique une réponse du système immunitaire qui produit des anticorps spécifiques (IgE) contre l’allergène.
- Une sensibilité ressemble plus à un inconfort digestif : les symptômes sont plus légers et proportionnels à la quantité consommée. Par exemple, si votre chien ou chat a l’estomac dérangé après avoir mangé un certain aliment, il s’agit probablement d’une sensibilité plutôt que d’une allergie.
ALLERGIE AUX PUCES : LA PLUS FRÉQUENTE
La salive des puces contient un mélange complexe de protéines et d’enzymes conçues pour faciliter leur repas sanguin. Lorsqu’une puce pique un chien ou un chat, elle injecte cette salive dans la peau. Les molécules présentes dans la salive agissent alors comme des allergènes, provoquant une cascade inflammatoire. Le système immunitaire de l’animal identifie ces protéines comme une menace importante et réagit de manière excessive.
La mauvaise nouvelle est que, hélas, une seule piqûre peut suffire à provoquer des démangeaisons sévères et prolongées. Il faut donc s’assurer constamment qu’il n’y ait pas de puces sur vos animaux, mais également et surtout dans l’environnement de la maison ou de l’appartement (là où elles vivent la majorité du temps).
En effet, le système immunitaire reste « activé » pendant des jours, voire des semaines, même en l’absence de nouvelles piqûres.
Les grattages répétés entraînent des lésions qui à leur tour peuvent s’infecter, prolongeant ainsi les symptômes. Des larves et des œufs présents dans l’environnement (tapis, paniers, meubles) peuvent aussi donner naissance à de nouvelles générations de puces. Un vrai cauchemar.
ALLERGIE environnementale : la star montante
Avec notre mode de vie de plus en plus urbain, nos chiens et nos chats n’ont plus accès à leur environnement naturel et à la flore microbienne qui la compose, j’entends par là : la terre, la boue.
On ne la supporte pas chez nous et pourtant cette « saleté » joue son rôle dans l’équilibre du microbiote de l’animal, y compris celui qui vit sur sa peau. Nos vies sont de plus en plus aseptisées et polluées, ce qui rend les chiens et les chats (en contact permanent avec le sol) encore plus vulnérables.
Les allergènes environnementaux peuvent provenir de nombreuses sources :
- Acariens
- Moisissures
- L’air
- Les produits de nettoyage
- Les particules de peau morte (humains ou animaux)
- Les traitements chimiques internes ou externes sur l’animal.
- Les friandises pour chiens et chats (parfois traitées chimiquement).
- Additifs, colorants des croquettes
À noter que les acariens et les moisissures peuvent aussi provenir des croquettes. Une fois le paquet ouvert, elles peuvent commencer à s’y développer. C’est pourquoi aussi, parfois, en passant à une alimentation naturelle comme les rations ménagères, l’intolérance et l’allergie disparaissent.
Il arrive aussi que la protéine jugée coupable dans une croquette, ne déclenche rien dans la ration ménagère. Soit parce qu’elle a été accusée à tort, soit, car le système immunitaire la retrouve sous une forme qu’il reconnait mieux.
Certaines races sont plus susceptibles de développer des allergies environnementales :
- Golden Retrievers
- Labrador Retrievers
- Bergers Allemands
- Cocker Spaniels
- Boxers
- Bouledogues Français
- West Highland White Terriers
ALLERGIE / intolérance alimentaire
Les protéines animales sont la source principale des allergies ou des intolérances lorsqu’elles sont d’origine alimentaire. Parmi les sources les plus communes :
- Le boeuf
- Le poulet
- Produits laitiers
- Oeuf
- Soja (moins fréquent)
- Porc (moins fréquent)
Ce sont celles auxquelles ils sont le plus fréquemment exposés dans leur alimentation. Voilà pourquoi les croquettes hypoallergéniques sont souvent celles qui contiennent des sources de protéines plus rares ou des protéines hydrolysées (c’est-à-dire des protéines rendues si petites qu’elles ne sont pas détectées par le système immunitaire).
À noter qu’il existe également des réactions croisées. Ces réactions sont dues à des protéines structurellement proches, qui partagent des séquences ou des conformations reconnues par les anticorps (IgE). Plusieurs exemples :
- Les protéines contenues dans le bœuf et l’agneau sont très similaires. Si votre chien ou chat est allergique au bœuf, il peut aussi, éventuellement, réagir à l’agneau, car leur structure protéique est proche.
- Les différentes volailles (poulet, dinde, canard…) peuvent être confondues.
- Les produits laitiers et la viande bovine qui, curieusement, partagent des protéines semblables.
- Le porc et le bœuf.
CONCLUSION
Notre mode de vie, notre façon de consommer, la vie sédentaire loin de la nature, de nous et de nos animaux et le manque de biodiversité conduisent à la prolifération des puces et des polluants dans nos maisons, nos appartements. Ils rendent également nos chats et chiens plus vulnérables, car en plus d’être sur-exposés comme jamais, leur propre environnement bactérien ne sait plus se défendre efficacement.
Personnellement, je suis toujours un peu dépité lorsque mes chiens creusent à pleines dents dans la terre (et les vers qui doivent s’y trouver) ou se roulent dans la boue, alors que je casse ma tirelire pour leur offrir une nourriture saine. Malgré tout, je me dis, que leur instinct les guide pour rééquilibrer leur organisme et que même si à mes yeux, c’est sale ou dangereux, ça l’est surement moins qu’un produit ménager pour laver le sol.
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Merci, infos vraiment intéressantes